Basé à 1000 mètres d’altitude au Sépey, le CMS de Chaussy dessert sept localités de montagne. Les conditions d’accès aux bénéficiaires et les saisons touristiques réclament anticipation, solidarité et adaptation.

« C’est le plus petit de nos CMS et il a toute sa raison d’être. Son service de proximité et son ancrage local sont très importants pour la clientèle de la région, qui a des besoins spécifiques », résume Armando Bastos-Bettencourt, responsable du site. En effet, la vie en montagne se complique lorsque l’âge et la maladie entravent la mobilité. Dans le cadre de sa mission, le CMS de Chaussy est là, entre autres, pour créer des liens avec les structures existantes, facilitant par exemple l’accès aux rendez-vous médicaux en plaine et la participation à la vie sociale, tout en assurant les prestations d’aide et de soins à domicile.

Le territoire d’intervention du CMS de Chaussy s’étend sur sept localités, situées entre 1000 et 1500 mètres d’altitude. Certains bénéficiaires vivent dans des coins isolés, pas toujours accessibles en voiture. Le dernier bout jusqu’au chalet se fait à pied ou en raquettes, à travers champs. De plus, beaucoup de chemins privés ne sont pas dégagés en hiver. « Nous avons souvent du retard, surtout par temps de neige. Heureusement, notre clientèle fait preuve de compréhension. Mon souci principal, c’est de pouvoir assurer l’administration des médicaments », témoigne Holly Piguet, auxiliaire polyvalente dans la région depuis vingt ans, qui, avec son 60%, parcourt 500 kilomètres par mois.

Une équipe très solidaire

Les trajets comportent leur lot d’imprévus : chutes de pierres, coupes d’arbres, accidents, bouchons en station, etc. Au CMS de Chaussy, on essaie d’anticiper ce genre de problèmes et on s’adapte en cas de pépin. Mylène Henchiri, responsable d’équipe, constate que « la solidarité est très développée. Par exemple, si quelqu’un est bloqué sur la route, les collègues se proposent naturellement pour prendre le relais. » En deux décennies, Holly Piguet a vu le nombre d’auxiliaires doubler et note un intérêt croissant pour les soins palliatifs à domicile. « Les seniors d’ici ont vécu “à la dure”. Ils tiennent à leur autonomie jusqu’à la fin. Au fil des ans, j’ai tissé des liens forts avec eux. Pour beaucoup, je suis leur seul contact social de la journée. »