Sociabiliser est un besoin essentiel
Depuis 2022, ASANTE SANA propose des séances d’ergothérapie en groupe. Objectifs : encourager la mobilité et lutter contre l’isolement social.
Le rendez-vous est fixé chaque vendredi à 14h devant le CMS de Montreux. Sous la conduite de deux ergothé- rapeutes, un groupe de seniors part en balade. Dimitri Perche, l’un des deux professionnels à l’origine du projet, revient sur la naissance de cette idée : «Avec la pandémie, la vie sociale de nos bénéficiaires s’est réduite. Ces rencontres les stimulent physiquement et intellectuellement, tout en leur permettant de sociabiliser avec des personnes ayant des histoires de vie comparables.»
Un programme conçu pour et avec le groupe
Réservé aux personnes souffrant de troubles cognitifs légers, le groupe compte actuellement sept octogénaires. Le programme varie de semaine en semaine, en fonction de leurs envies et propositions. «Nous avons déjà pris le bus pour monter aux Avants ou le funiculaire jusqu’au Mont-Pèlerin. Nous nous arrêtons toujours à mi-chemin pour boire un café. C’est un acte social tout bête pour la plupart d’entre nous, mais que bien des personnes âgées ne font plus, parce qu’elles n’ont plus l’entourage avec qui le faire ou n’osent pas proposer.»
En cas de mauvais temps, les rencontres ont lieu au CMS, où des activités ludiques sont proposées. «Les jeux thérapeutiques exercent beaucoup d’habilités. Quand on joue, il faut suivre le déroulement, les règles, les conversations, etc.»
Premier bilan positif
«Les bénéficiaires nous disent que cela leur fait beau- coup de bien. Le groupe est riche ; les participantes et participants viennent d’horizons différents. Parfois, il faut rappeler et rassurer les moins rapides qui craignent de ralentir le groupe. Une chose est sûre : après deux heures passées ensemble, les personnes nous disent qu’elles ont passé un moment génial… On se concentre souvent sur la prise en charge physique, mais la santé mentale l’est tout autant. Une personne qui a le moral se remettra beaucoup plus vite d’une chute, par exemple. Souvent, tout part d’un isolement social.»
Et ce n’est pas Jean-François Butty, qui participe aux séances depuis l’été dernier, qui dira le contraire : «Au début, j’avais quelques réticences. Qu’est-ce qu’on va faire entre vieux ?» plaisante-t-il. «Mais ces rencontres me donnent de la gaieté, presque de la joie ! Je peux m’exprimer comme je l’entends, raconter des histoires drôles. On marche et on parle de tout et de rien. Cela fait un bien fou.»

«On se concentre souvent sur la prise en charge physique, mais la santé mentale l’est tout autant.»
Dimitri Perche